La question qui me taraude depuis quelques années est : “Est-ce la société qui m’accorde la liberté ou suis- je seule capable d’être libre ?”
Je me suis aperçu que l’être humain contemporain est prisonnier. Mais pas à cause de l’extérieur mais bien de son propre fait. L’humain crée ses conditions de vie, son environnement, ses relations. Le mental projette une réalité. Le constat est que nous sommes tous stressés par le temps et en parallèle nous créons collectivement une société qui accélère. Nous sommes prisonniers de notre réalité collective en miroir de la réalité individuelle que notre mental fabrique pour nous offrir une cohérence avec notre égo.
Alors attention, se libérer de l’égo est à la mode. Je trouve que c’est un piège qui nous enferme dans la lutte et la culpabilité si nous n’arrivons pas à le faire taire.
Pour ma part, je pense que nous libérer passe par la réconciliation avec nous-même.
Notre corps, notre mental, notre coeur.
Pour atteindre la liberté, je pense qu’il est nécessaire de reconnaître chaque partie, et de les réconcilier pour être Soi.
Cela passe par l’observation de ses réactions. Le terme même de réaction démontre que nous ne sommes pas libres puisque l’action précède la réaction. Nous dépendons volontairement de ce qui se joue autour de nous. L’intérêt d’observer nos réactions est de s’étonner. “Tiens, pourquoi ai-je réagi comme cela ?”
Le premier pas qui m’a aidé est de profiter du coucher pour faire le point : “Qu’a ressenti mon corps, mon mental, mon coeur aujourd’hui ?”
La pratique permet de faciliter l’accès à ses parties de soi. Parfois, aujourd’hui je suis capable de m’observer réagir et ainsi, je peux rire de constater que, ce que je dis ou fais, ne me correspond pas : “tellement pas moi !” Alors, je corrige mon comportement.
Nous sommes libres d’être nous-même quelques soient les circonstances et par là même libres de reconnaître l’Autre dans sa singularité.
Un autre point aussi à éclaircir pour comprendre la notion de liberté : le jugement. En effet, comment être libre si on est jugé ? L’enfer me ment…
Que faire pour ne pas l’être ? C’est impossible ! La seule possibilité est de ne pas tenir compte de ces jugements alors ? Illusoire, et contre productif. Je pense qu’il faut au contraire bien observer comment les autres nous jugent. Regarder ce que ce jugement, verbal ou non, provoque comme émotions. Souvent elles sont désagréables…mais parfois agréables ;) Seulement ce jugement est-il juste ? Dans les 2 cas ? Mais là, ce sont nous les seuls juges…et donc en mesure de condamner l’autre ?…pour son jugement ?
Le point essentiel est là, ne pas condamner. Juger est naturel car c’est une fonction du mental (une des fonctions cognitives du cerveau) via la comparaison…une certaine sorte de conformité à un attendu rassurant.
Bref, ne faisons pas aux autres ce que nous ne voulons pas subir.
Être libre est aussi ne pas condamner, et ne pas se condamner.
Etre libre d’être soi dans les bons comme les mauvais jours. Se permettre de ressentir et d’exprimer sur le moment, comme les enfants afin de se libérer des sentiments, en vivant l’émotion qui nous traverse, si intense soit-elle. Etre vivant et vrai : authentique. L’émotion vécue si on ne la retient pas n’est pas violente, la colère n’est pas la haine, la tristesse n’est pas le désespoir. Vivre et laisser vivre avec bienveillance car enfin nous ne sommes que ce que nous sommes, des humains émetteur et récepteur.
Ma conclusion est donc que la liberté relève de notre responsabilité individuelle envers soi-même et les autres, par et pour Nous. Non pas offerte, ou perçue comme permise, limitée ou retirée par la Société, les Autres...mais bien jaillissante et renouvelée à chaque instant. Nous en sommes la source.
Soyons !
Caroline Dardanne
Terrienne
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