Le temps, la croissance, le progrès, l’histoire de l’Homme est une ligne. Une ligne qu’il trace
lui-même avec parfois un regard en arrière mais la plupart du temps à rêver un futur meilleur.
Un futur meilleur, oui, c’est le point commun à l’humanité : espérer que demain porte les solutions à
un aujourd’hui insatisfaisant.
Notre passé est un poids plus qu’un héritage porteur de connaissances, notre futur est plus loin, plus
haut…toujours plus.
Notre ligne mentale, morale et de conduite. Une ligne imaginaire, raisonnée plus que raisonnable.
Une ligne de séparation avec notre habitat.
Le vivant est un cercle et nous avons refusé sa forme, pris notre chemin, droit devant, droit
dedans…
Nous sommes en train de détruire notre environnement et dans notre éducation rectiligne nous
levons le nez pour chercher la solution dans l’air. Mais l’avenir est dans la Terre, sur la Terre, avec la
Terre.
Ne croyons pas que nous la sauverons puisque nous étions incapables de ne pas l’abimer.
Reprenons notre place dans son écosystème, ayons l’humilité de ne pas chercher des solutions pour
elle mais le courage de chercher des solutions pour nous.
Refaire parti de son écosystème est accepté que le vivant fonctionne en cercle et que nous devons
nous y adapter.
Tourner rond, penser rond, vivre rond, produire et consommer rond.
Nous adapter aux cycles du vivant, aux saisons, à la vie et la mort.
J’ai toujours été fascinée par la phrase : « rien de disparait, tout se transforme ».
Tout le monde connait et accepte cette phrase, elle implique tout le vivant, nous y compris.
Alors afin de nous intégrer au vivant, nos productions doivent empreinter ce modus operandi
circulaire. Repenser nos productions non pas dans une durée de vie « linéaire » (ou obsolescence
programmée…) mais dans leur capacité à être modifié, réparé, transformé, une fois leur premier
usage passé.
Et que dire de nos consommations elles aussi linaires : achat- usage- poubelle
Souvent accumulatives, compulsives nos habitudes d’achat du toujours plus pour remplir le vide
qu’une ligne ne pourra jamais fermer.
Nous devons nous adapter, évoluer vers le moins en quantité mais le plus en qualité,
proximité.
Il n’est plus temps de résister, de détourner le regard de cet horizon que nous traçons obstinément
vers notre propre gouffre.
Il faut oeuvrer à notre échelle individuelle et locale. Et tant qu’à être raisonnable, s’avouer que le
futur est bien autre chose que la continuité d’une ligne imaginaire venant du passé.
Alors « l’effondrement subit du système » ou « la rupture choisie de nos modes de vie » ?
Vivre ou mourir nous avons le choix individuel par notre libre arbitre.
Aujourd’hui parce que notre époque est formidable, aussi excitante qu’effrayante, nous avons le
choix collectif de nous intégrer en tant qu’espèce à l’écosystème Terre ou mourir par refus de nous
transformer.
Caroline Dardanne
Terrienne
Comments