J’ai mis plus de 30 ans à appréhender ce que Shakespeare a voulu exprimer dans cette question.
Adolescente je voyais un non sens, car en fait mon environnement faisait en sorte que ce questionnement soit lié à la matière seule. Avions nous le choix d ‘être ou pas ? La naissance n’est semble-t-il pas notre choix individuel conscient. Elle est imposée par nos parents qui ne nous comprennent pas…haaa l’adolescence ;)
Alors parfois en tant qu’Ado, “ne pas être” peut à nouveau nous offrir le pouvoir sur notre vie…le suicide semble une option.
Ce qui redonne tout l'intérêt à comprendre le plus tôt possible cette question essentielle à la joie de vivre.
Car en effet, ce questionnement parle de notre souveraineté au-delà de la matière.
Adulte, je me suis carrément détourné de l’ ”être ou pas” car il m’était apparu que l’être ne comptait pas. Ce qui avait de la valeur, de la reconnaissance dans la société était lié à notre capacité à faire donc j’incarné le faire ou ne pas faire. Cela a dirigé ma vie entre mes 20 ans et mes 40 ans.
Une injonction tellement puissante puisqu’elle semblait résoudre mes problèmes d’ado puisque l’expression de mon état d’être de l’époque ne semblait pas du tout en inadéquation avec l’entourage et la société.
Alors oui, faire ou ne pas faire a été ma réponse au conformisme pour plus de confort mental via moins de prise de tête avec moi…oubli d’être moi.
Enfin, pendant un temps…ma crise des 40 ans fût un crise existentielle. Puisque la majorité de ma vie pour des raisons externes à moi, je m’étais niée. Expliquant ce mal être profond enfoui depuis les questionnements de l’adolescence. Toute notre vie nous évoluons par les apprentissages et les dictâtes externes à notre aspiration première d‘être au monde, de peur de perdre toute considération des autres. Face à leurs attentes nous sommes présents…mais face aux nôtres ?
Ma crise fût liée à ce questionnement : qu’est-ce qui m’anime, nourrit mon élan vital, me met en mouvement avec joie et légèreté. Car ma vie d‘adulte était devenue triste et grave.
La légèreté je l’ai vécue à partir du moment où je n’ai plus agit meut par le sentiment ‘d'avoir quelque chose à prouver…une manière de se foutre la paix. De cette non tension émerge des élans plus en adéquation avec soi, plus créatifs aussi.
Il est long et parfois difficile de déconstruire les attentes liées l’éducation puisque l’environnement nous formate malgré nous…inconsciemment
Tourner un regard bienveillant vers soi en admettant que le but à atteindre de la conformité nécessite un chemin qui ne nous satisfait pas, ne nous met pas en joie.
Être soi ou ne pas être soi détermine la somme des regrets. En effet, se permettre, oser, équivaut à une vie choisie et non subie.
Le plus tôt est le mieux mais là encore il est essentiel d’être indulgent avec nous-même.
Il n’est jamais trop tard pour s’aimer suffisamment, pour se pardonner et s’écouter avant d’agir pour être juste envers nous.
Caroline Dardanne
Terrienne
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